Espoir.

Il n’y a pas si longtemps, je menais une drôle de vie. D’un point de vue général, j’estime avoir vécu une VDM, comme le disaient les jeunes des années 2010 (dont je faisais partie) – une vie pleine de rebondissements, dont le mot clé était : liberté.

L’avais-je atteinte, m’étais-je seulement rapproché du concept de la liberté ? Aujourd’hui, je connais pertinemment la réponse à cette question.

Non, je ne l’avais pas atteinte, principalement parce qu’à part un comité très restreint de 13 familles lucifériennes, personne ne peut dire être libre, et la liberté qui est la leur ne m’est en rien enviable.

Décider de ce que le reste de la population fera de sa vie et quels sont les limites de ses droits et de ses libertés n’est en rien enviable pour tout être humain fait d’empathie et de raison.

Oui, personne n’est libre, du moins personne ne possède la liberté absolue. Donc, oui, je me souviens très bien de cette vie morne et courageuse que je menais.

Depuis très jeune, je ne me suis jamais senti à ma place dans ce monde, comme si j’étais emprisonné à vivre une vie qui ne m’apportait rien d’autre qu’une douce destruction et une vie dépravée qui était devenue la norme, le Graal à atteindre pour toute une génération paumée.

Aujourd’hui, je suis un grand homme, principalement parce que je fais 1m90 et que je vois au loin ce qui se trame derrière les coulisses de la vie des petites gens, d’ici et d’ailleurs.

Récemment, je suis parti à La Mecque, ignorant tout de ce voyage et de sa bonne tenue. J’y suis allé comme toujours, aspirant à être libre.

Malgré quelques péripéties indicibles, j’ai acquis ma liberté, une liberté illusoire et temporaire certes, mais une liberté ; celle de fouler de mon pied chétif le sol de notre bien-aimé prophète SAWS.

Moi, l’enfant terrible, le faux bourreau, le faux gangster, le faux drogué, le faux assassin et le véritable humain fait d’empathie, moi, j’avais eu le privilège d’être debout en face de cette si belle et sereine bâtisse qu’est la Kaaba.

Comme très souvent à cette époque effrénée, les événements se sont suivis à très vive allure. J’aime ces moments où tout se détache, je m’en languis tel une abeille butinant sur du pollen.

De fausses personnes s’en vont et ne reviendront jamais, car il est hors de question d’accepter à nouveau la médiocrité, les faux-semblants, les intérêts, et enfin, les véritables bourreaux et les véritables assassins.

Comme très souvent, je suis sorti faire un tour en voiture. Ce n’était certes pas à bord de mon fidèle bolide allemand, mais celui-là aussi est tout aussi bien.

Enfin bref, ce tour-là m’avait emmené (comme d’habitude dans une si petite ville) vers un endroit où j’étais quotidiennement il y a quelques années – bientôt dix – et je me suis surpris à épier du regard un café insalubre qui était devenu en quelque sorte le quartier général de ma misère.

Ce genre d’endroits où tu savais que tous ceux qui y étaient étaient eux aussi des miséreux, une sorte de café de PMU. Il n’y avait pas d’alcool, mais à la place, des alcooliques. Les individus y fumaient beaucoup de chanvre.

Sûrement pour échapper à un destin trop tragique, à des idées saugrenues, ou à une famille étouffante, le temps d’une après-midi et d’une soirée, tout le monde s’y pétait le crâne à fumer comme des pompiers en mission périlleuse.

J’avoue que c’était périlleux ; des gendarmes ripoux n’hésitaient pas à embarquer de jeunes élèves (oui, je parle d’élèves et non d’étudiants) quand le patron du café ne leur versait pas leur pot de vin hebdomadaire.

Précautionneux comme je suis, j’ai toujours veillé de loin. Du haut de mes 1m90, je les voyais une fois de plus venir au loin. Certes, ce passé n’étant pas très glorieux, j’évite d’en parler, mais il restera à jamais enfoui en moi.

Comme cette ville, comme ce foyer qui fut mien mais qui ne l’est plus, comme ces gens que j’idéalisais et qu’aujourd’hui j’évite, la vie est une suite de changements abrupts et non voulus, mais c’est ça la vie.

Je ne la crains pas, je ne redoute pas le pire, je l’attends.

Grandir, c’est se retrousser les manches et garder la tête haute dans n’importe quelle situation, à moins de n’être que ce que les gens voient en vous et quelle triste image qu’est la leur.

Comme très souvent enfin, j’aurais pu me perdre en chemin, abandonner toute tentative de changement positif et être la proie du mauvais œil des mauvaises langues et des mauvaises personnes, viles et fourbes, chez qui mon existence ne rime qu’à un ramassis de sornettes sorti du cerveau d’un esprit troublé, mais Allah est immense et quand on a bon cœur et qu’on ne désespère pas, il nous sauve de nous-même.

Quel sentiment de douceur, une suavité semblable (j’imagine) à ce que ressent la courageuse abeille qui se bat contre les intempéries, le vent instable qui brise son vol le temps d’une seconde, mais elle continue quand même jusqu’à trouver cette douce fleur au pollen exquis.

Oh oui, ma ville est un fantôme permanent, mon chemin a toujours été parsemé d’embûches et je suis toujours tombé sur des culs-de-sac programmés. On m’a toujours indiqué les routes qui ne contiennent que des impasses.

Pourtant aujourd’hui, je ris honnêtement, je souris avec mon cœur et parle avec ma raison.

Je les laisse au passé tel qu’il se doit, comme un banal bâtiment qu’on croise au loin en prenant la route. Il reste là où il est et si nous rebroussons chemin, il sera toujours là et nous pourrons l’admirer pour sa différence ou l’ignorer pour sa banalité.

Ce serait trop facile de dire que demain est fait de mystères et que le passé est facilement oubliable.

Je n’ai jamais aimé la grande facilité ; elle n’est en rien gratifiante.

J’aime ces souvenirs d’un moi plus jeune, paumé, étouffé et épié de toutes parts, un squelette vivant n’ayant pas bonne allure et traînant avec des individus aussi ignobles que répugnants.

J’aime cette image autant que j’aime celle d’aujourd’hui, celle d’un homme raisonné et raisonnable, froid et impassible qui ne traîne plus qu’avec sa conscience et cultive proprement son énergie.

Pourquoi et comment y suis-je arrivé ?

Par grâce divine, car j’ai toujours su que l’Unique m’observait et dans mon cœur, sa parole m’a toujours réchauffé l’âme et a grandi ma raison.

Je ne suis rien sans lui, lui qui est tout avec ou sans moi et qui ne m’a jamais oublié. Je devrais en faire plus, mais le diable veille à mes côtés que je ne le fasse pas.

C’est un dur combat, mais c’est l’unique combat que je puisse mener, les autres quant à eux, ils se combattent en permanence.

À faire ce qu’ils n’aiment pas, à supporter l’insupportable, et à ne vivre que pour leurs envies et leurs intérêts, quel triste sort que celui-là.

J’ai été sauvé de moi-même par la volonté unique d’Allah AWJ. Le temps est un trait droit et infini, un trait sans limites qui ne s’arrêtera qu’au jour du jugement dernier.

Enfin, il est vrai que notre époque a besoin d’un véritable héros, et je ne parle pas d’Iron Man.

Notre époque a besoin de lui, lui qui est caché quelque part, ignorant probablement son destin grandiose qui n’est autre que d’appliquer la véritable justice divine et de l’abattre sur le diable et ses corporations : satanisme, sionisme, capitalisme sans scrupules, et gain immoral.

Je ne sais pas où il est et si je vivrai assez longtemps pour me tenir à ses côtés, mais je lui souhaite de tenir bon dans ce monde avilissant qui détruit les meilleurs et fait briller les pires humains de cette époque.

À toi, héros de notre temps, ne vis pas dans le passé et n’attends rien du futur, fais en sorte que ton présent soit constant, hier et demain, fais-en un aujourd’hui permanent.

Barakate Omar.

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