Changements.

La vie n’est définitivement pas ma tasse de thé, ni de café d’ailleurs. De plus, depuis que j’ai arrêté l’alcool, les drogues et la pignoufe, je recherche la pureté. De ce fait, je pourrais dire que la vie n’est pas mon verre d’eau, mais cette énonciation me semble fallacieuse.

La vie sur terre n’est pas claire comme l’eau ou finement travaillée comme le verre qui la contient, alors je maintiens mon introduction dépressive en y ajoutant une dose de réalisme : la vie n’est définitivement pas mon verre de thé (au Maroc, le thé se boit dans un verre et non dans une tasse).

À l’instar de Ibn Batouta, arabe marocain, ce que je souhaite réellement, c’est prendre mon âne et partir à la découverte du monde. Bien sûr, nous ne sommes plus au 12ème siècle, le monde n’est plus un grand espace ouvert où n’avoir besoin que de sa bite, de son courage et de son couteau pour s’en sortir était suffisant.

Son âne aussi, c’est important d’avoir une monture pour ne pas trop se fatiguer ; un chameau, cependant, s’accorde mieux avec ma lignée génétique.

Voyez-vous, je fais partie de ceux qui croient que la nature réelle de l’homme est de n’être jamais stationnaire, enfermé dans du béton avec de petites ouvertures lumineuses. Sa nature est de partir à la découverte de tout ce que le monde a à lui offrir.

Tout à l’heure, avec ma dame, nous parlions de faire l’acquisition d’un van et de le modifier de sorte à en faire un camping-car. Quelle ne fut pas ma surprise quand elle m’annonça que cela était interdit dans notre pays. « Alors, nous prendrons un âne et une tente », lui ai-je dit en plaisantant.

Aujourd’hui, si la vie est une chose linéaire et ennuyeuse, même avec beaucoup d’argent, d’amis, d’alcool et de drogues (je sais de quoi je parle), son seul mouvement dans le temps et dans l’individualité de chacun est d’être la proie à d’innombrables changements.

À force, on s’habitue, et on ne remarque plus ce phénomène de notre vie qui nous percute constamment à grands et petits coups de changement inopiné.

Pensez-y une minute ; l’être humain moderne est bien trop restreint. Même dans les libertés qu’il croit posséder, il reste bien plus restreint qu’au 12ème siècle. Pour certains, c’est une bonne chose, moi je trouve que c’est une vaste plaisanterie d’être né à cette époque.

Le destin de chacun est d’être lié aux destins des autres, tous ces autres, quel qu’ils soient et quelle que soit leur importance dans notre vie, comme une toile d’araignée invisible qui relie nos consciences. Quand un point de cette toile est secoué par le vent, le reste de la toile le suit dans ce mouvement brusque.

Il suffit souvent qu’un ami perde un proche pour que cela nous atteigne, bien que cela ne nous concerne pas directement. Ainsi, la vie linéaire change le temps d’assimiler le deuil. Comme la vie est une pièce à double face, il se peut qu’une rupture nous brise et fasse dériver notre train-train quotidien, ou qu’une nouvelle relation change ce brouillard en une douce éclaircie, le temps de retomber dans cette ligne droite qu’est la vie mondialiste moderne.

Nous aussi, nous sommes ces mêmes personnes pour ces mêmes gens, qu’on le sache ou non.

De tout temps, ce fut ainsi ; les humains étaient moins nombreux, mais d’une peuplade à l’autre, les consciences restaient liées. Les us et coutumes étaient différentes, mais sur le point cosmique, le procédé est resté intact depuis le tout début, car l’être humain est un être profondément social.

Ainsi, le seul mouvement que possède un individu qui souhaite quitter la collectivité à laquelle il appartient (et à laquelle il n’adhère pas) est de partir vers sa véritable nature ; celle d’être un nomade qui exerce parfaitement son humanité sur la terre qui l’accueille et le nourrit par grâce divine, sans différence ethnique ou sociale.

Seul le courage faisait la différence entre les leaders et les suiveurs.

De nos jours, dans n’importe quelle entreprise, il est très commun de voir des suiveurs diriger des hommes aux âmes et aux tempéraments de leaders. La féminisation de la société, donc de la perception du pouvoir, a retourné l’ordre établi naturellement.

Nous vivons dans des sociétés babyloniennes où, d’une part et d’autre du monde, je ne sais qui, a établi la valeur de tels et tels humains. Aujourd’hui, nous vivons dans cette injustice approuvée.

Combien même j’aimerais faire ce qu’Ibn Batouta a fait, les frontières, les douaniers, les flics racistes et autres barrières invisibles d’ordre sociétal me feront vivre un calvaire, car l’ignorance ne protège personne et nul n’est censé ignorer la loi.

De plus, l’injustice est si grande que mon passeport ne me permet pas d’être libre dans mes mouvements et le choix de mes destinations, tel que le permettrait un passeport américain ou allemand, sans parler des injustices sociétales et des lois liberticides de plus en plus nombreuses depuis la crise imaginaire du covid-19.

Restrictions, injustices dès la naissance, lois liberticides, des gens qui ne grandissent jamais, une société efféminée, et un pouvoir travesti se voulant juste et impartial, mais tout à fait corrompu et injuste.

En réalité, de nos jours, pour ceux de ma génération, qui peut dire avec honnêteté que ce monde est sa tasse de thé ou de café ? Sûrement les lobotomisés, les inconscients, les idiots et les corrompus d’âme.

Comment est-il possible qu’une loi empêche de jeunes individus d’essayer de sentir le parfum de leur nature profonde en investissant leur argent dans un idéal ? Car il n’est plus permis de rêver dans plusieurs zones du monde, du moins de ne pas rêver de manière subversive.

Seul le conformisme et la soumission à la collectivité sont autorisés.

Mais, chers lecteurs, la collectivité a perdu la tête dans une hystérie aiguë, et il est plus que jamais temps de trouver un lopin de terre où créer sa propre société et la faire grandir semble être l’unique salvation possible. Les dettes et les factures feront de vous un acteur du système injuste qui nous a vu naître en tant que vache à lait, bonne à traire jusqu’à la mort, une mort programmée.

Mais vous aurez au moins accès à la nature, aux nuits étoilées, à un grand espace de liberté qui vous appartient, et ainsi avoir une minuscule idée de ce que vos ancêtres ont vécu.

Nous nous retrouvons dans ce triste cas où nous sommes de véritables produits d’usine à date d’expiration programmée.

Quel triste sort que d’être la race suprême de cette chère planète et de ne pouvoir profiter de ce droit qu’à travers ce même capitalisme détestable (qui de plus se retrouve impossible pour des gens n’ayant rien).

Aujourd’hui, nous nous retrouvons dans une situation géopolitique catastrophique. Des coalitions se font et se défont, des ennemis ancestraux de l’humanité et de la justice se lèvent en tant qu’oppresseurs de toutes les religions, les races et les ethnies autres que la leur.

Et pendant ce temps, que faisons-nous ? Nous, les hommes du 21ème siècle, fils d’Adam, et véritables sculpteurs et décisionnaires de l’état du monde. Que faisons-nous ?

Pour certains, attendre le week-end pour se saouler l’esprit déjà saoul d’exister, pour d’autres courir après plus d’argent, car il n’y en a jamais assez. D’autres encore ne font que suivre leur triste passion sexuelle de la manière qu’ils le peuvent dans une société capitaliste ultra-sexualisée.

Et cela ne date pas d’hier. L’histoire apprend aux attentifs que cela date déjà de trois générations. Ainsi, des hommes sans valeurs ont enfanté avec des femmes sans valeurs des enfants sans principes ni valeurs : nous.

L’histoire se répète, et les inattentifs en paient les conséquences en toute ignorance.

Être dans le défaitisme revient à arborer dans son mental un voile de peur constant. Être dans le déni revient à n’être qu’un associateur qui ne verra jamais les preuves de l’Unique partout sur terre. Être dans le conformisme total revient à n’être qu’un suiveur lobotomisé sans personnalité.

De ce fait, nous sommes les victimes de cette société hystérique, mais à partir d’un certain degré de conscience, ne pas changer notre situation spirituelle et humaine fait de nous nos propres bourreaux, et à l’instar de nos parents et des leurs, les bourreaux des générations futures et de la terre qu’ils habiteront sans avoir le choix.

Le monde que l’on laisse à nos enfants est fait de nos décisions collectives et de ce que l’on a accepté moralement ou pas.

Ainsi, s’il y a guerre en Palestine, c’est surtout parce que les deux générations nous ayant précédés étaient des lâches attirés par le gain immoral qui ont perverti la nature réelle de l’homme et ont façonné ce monde triste qui n’a de couleurs que par les drogues et qui n’a plus rien de naturel.

Quoi qu’on en dise et quoi qu’il arrive d’ici l’instant où indéniablement vous allez mourir, ne dites pas : « Je n’avais pas d’autre choix que de me fondre dans la masse », car c’est pleutre, faux, et de toute l’humanité, vous ne serez pas les premiers à le dire.

À ceux qui voient ; changez et renforcez-vous dès maintenant.

À ceux qui ne voient rien : tout va bien, il n’y a pas de danger.

Barakate Omar.

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