Extrait : Africain.

Pire encore qu’un sioniste, un sioniste qui ne le sait pas. Au Maroc, il y a cette mouvance de la pitié, de la non-fierté et de la fausse humilité. Bien sûr, toutes ces choses se confondent avec ce dont elles s’inspirent. Mais de manière générale, l’identité marocaine se divise en quatre catégories :

Les gueux, aussi appelés « 3yacha » : ce sont des gens dont l’unique finalité est d’avoir de quoi manger sans jamais demander une quelconque forme de justice. Défaitistes jusqu’au tronc cérébral, ils ne devraient pas avoir le droit d’enfanter. Ce sont des gens qui ont abandonné toute forme de fierté et ont atteint un niveau de bassesse morale jamais atteint. En d’autres termes, ils ne valent pas mieux que des porcs d’élevage, car dans leur bassesse, ils sont souvent prêts à commettre les pires stratagèmes et à user des pires subterfuges.

La populace, aussi appelée « che3b » : ce sont des gens très attachés à d’anciennes valeurs de temps très lointains, qui se croient faussement nobles car ils gagnent leur vie à la sueur de leur front. En se brossant les dents au fluor toxique, ils croient avoir atteint un certain niveau d’avancement social que les gueux qu’ils côtoient souvent dans les mêmes quartiers populaires n’ont, selon eux, pas atteint. (Eh oui, le Colgate est américain, monsieur.) Et ils pensent comiquement de tout cœur avoir atteint un palier supérieur, tandis qu’en réalité, ils sont logés dans les mêmes endroits et ne diffèrent pas mentalement ni économiquement de ceux qu’ils rabaissent à chaque ragot.

Les nouveaux Marocains : c’est toute une nouvelle génération paumée entre deux anciens colonisateurs et violeurs de terre : Marianne et Oncle Sam. Tous refusent d’être basiquement marocains, mais le sont tout autant. Enclavés entre hypocrisie constante, faux-semblants et recherche continuelle de validation de tous les autres, sauf bizarrement des leurs, en l’occurrence leurs parents. Une ribambelle d’ingrats égoïstes et narcissiques qui, avec l’avènement d’internet et des réseaux sociaux, se voient tels de véritables petites divinités insignifiantes.

Les bourgeois : sûrement mes préférés car d’une patrie à l’autre, ce sont toujours les mêmes et fonctionnent toujours pareillement. Ce sont des élus de la lumière, ou du moins c’est ainsi qu’ils se comportent, foulant de leurs couteux sabots le sol commun des Marocains. À croire qu’ils sont les réels décisionnaires du pays, les exactions qu’ils commettent, le favoritisme qu’ils engrangent au détriment des véritables génies du peuple, les enfants qu’ils font disparaître dans des avions à destination lointaine. Le mépris qu’ils ont au quotidien pour le reste du peuple, pas capable de s’acheter une voiture et qui remplit les moyens de transports, créant l’embouteillage qui les empêche d’aller se faire titiller l’anus dans leurs soirées immorales, sataniques et indicibles.

Dans toutes les classes de la société, l’hypocrisie est de mise. À croire que si l’identité marocaine pouvait se définir en un mot, ce serait celui-là : hypocrite. Celui-là plus que d’autres, mais l’identité marocaine est aussi riche que désorganisée, à l’exemple de l’état du monde, elle est sens dessus dessous.

Une réponse à « Extrait : Africain. »

  1. Merci pour ce texte impeccable.

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